[Musique d'ambiance]
Je profitais d'un repos bien mérité, après l'épuisement de l'assaut sur le Vigile de Pierre. Plutôt que de rester en Coerthas, comme sire Haurchefant me le suggérait avec insistance, j'ai préféré un climat un peu plus familier... Castrum Oriens. Je n'y suis pas restée très longtemps, cependant, j'avais juste appris que les soldats avaient retrouvé quelque chose qui devrait m'intéresser.
Ils n'avaient pas eu tort, c'était une lame orientale. Un espadon au fourreau d'ébène et à la lame si luisante qu'il était certain qu'elle n'avait jamais servi. A peine eus-je cette lame en main qu'une violente migraine me transperça le crâne, et la douleur fut si violente que je m'écroulais sur le coup, l'arme à la main. Je me réveillais un peu plus tard, dans un dortoir, la lame posée à mes côtés. Je me relevais et sortis, quand une femme m'appela. C'était celle qui m'avait transportée ici, selon ses dires, et elle me demanda simplement si j'étais apte à continuer ma mission. Evidemment, ce n'était pas une migraine violente qui allait me ralentir. Je la remerciais cependant, et partis pour ma réelle destination, Limsa Lominsa.
A Limsa Lominsa, j'ai entendu dire qu'ils cherchaient des volontaires pour protéger les travailleurs du Phare de Sirius, sur les Iles d'Ombra. Ce n'était pas très dépaysant, mais j'acceptais de m'y rendre, repensant à ce qu'il m'était arrivé à Castrum Oriens. Un rêve m'avait assaillie à ce moment précis, et c'était trop réel pour que ce ne soit pas arrivé.
L'action se déroulait dans un village aux maisons de bois et aux toits colorés. Les habitants fuyaient quelque chose, les maisons commençaient à s'embraser, une par une, tandis que les soldats impériaux marchaient sur le village, tuant ceux qui s'opposaient et capturant sans ménagement ceux qui se rendaient. Puis je vis une maison, dévorée par les flammes, qui s'écroula poutre par poutre, piégeant quelques Impériaux à l'intérieur. Une armure magitek qui soulevait les gravats. Les soldats, blessés et brûlés, escortés vers un lieu sûr. Puis un corps familier mais méconnaissable, parsemé de brûlures, son sang s'écoulant sur son visage. La respiration faible, ce corps était encore en vie. Puis la vision s'arrêta, sans me donner plus de réponses. Je savais que l'Empire m'avait sauvée de décombres, mais mes seuls souvenirs sont en compagnie des soldats, et rien d'autre avant cela. Celle lame devait être liée à cette vision, je devais en savoir plus.
Le bateau pour les Iles d'Ombra était arrivé, et j'embarquais rapidement, l'espadon fixé dans le dos, et mon grimoire à la ceinture.
Sur place, je compris rapidement pourquoi ces travailleurs avaient besoin de protection. L'endroit était infesté de morts-vivants! Et surtout, peut être était-ce dû à mon ouïe plus sensible, j'entendais une faible chant. Un chant envoûtant, qui m'attirait sans que je ne comprenne pourquoi. Mon esprit était clair, comme toujours, mais mon corps refusait d'obéir, m'emmenant sans que je puisse y faire quoi que ce soit vers les côtes. Et devant moi, alors que le chant devenant de plus en plus fort et perturbait de plus en plus mon esprit, j'en vis sa source: une Sirène.
Ces êtres maléfiques charmaient les pirates et les enchaînaient à un amour éternel, même dans la mort. Je ne pouvais pas terminer mon aventure et ma mission comme cela, mais à cet instant, mon esprit était trouble, seule la voix de la Sirène importait. Si j'écris ces lignes, c'est que j'ai pu me libérer de ce chant... Je n'ai pas trop compris comment. Comme avec Laurentius, j'ai senti cette vague de rage pure m'envahir, mais ne pouvant la contenir, elle explosa en moi, brisant le contrôle mental de la Sirène. Elle semblait insatisfaite, car elle envoya ses serviteurs envoûtés pour m'abattre, et ce fut mon espadon qui les renvoya là d'où ils venaient. J'agissais d'instinct, sans réel contrôle, et lorsque le responsable des travaux du phare me trouva enfin, c'était au milieu de squelettes désossés, mes yeux brillant d'un rouge sombre alors qu'une étrange brume noire entourait ma lame. La brume noire se dissipa, mes yeux retrouvèrent leur couleur, et je me laissais tomber sur le sable, épuisée. Deux fois en une journée, c'était lassant...
La mission de protection était terminée, maintenant que la source du problème était identifiée et que les travailleurs pouvaient reprendre les réparations sans craindre de finir envoûtés. Je décidais de me reposer à Limsa Lominsa, après toutes ces émotions. Le Dauphin Noyé était parfait pour cela, et proche de la guilde des forgerons, qui plus est. Je pourrais demander au maître de guilde quelques information sur mon espadon... Je ne sais si je peux faire encore confiance à l'Empire, mais d'un côté, je leur dois la vie. Cruel dilemme.
Kanan aan Mercuria.